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| Zbeida Saidane Crédit Photo le journal Le Progrès |
C'est la réponse reçue par l'Association Monod Solidaire AMS, lorsque fut demandé où en était le dossier qui devait permettre de renommer le LCR Monod en LCR Zbeida Saidane.
Qui était Zbeida Saidane?
Zbeida Saidane arrive de Tunisie à l'âge de 11 ans avec ses parents via le statut de réfugié politique de son père.
A 20 ans on lui diagnostique une maladie grave qui lui paralyse les jambes, ce qui ne l'empêche pas de faire des projets, elle devient éducatrice spécialisée. Jean-Paul Bret maire de Villeurbanne à l'époque lui confie la mission de relogement d'habitants suite à une démolition d'immeubles dans le quartier Jacques Monod.
Elle mène cette mission avec une main de maître, son travail est reconnu aussi bien par les habitants que par le maire.
Elle va s'investir dans des domaines très variés et toujours au service des autres, illettrisme, soutien scolaire, droits des femmes, parentalité, aide alimentaire ...
Zbeida Saidane était une humaniste, une combattante, une féministe, une femme de terrain, une femme engagée. Elle restera à jamais associée au quartier Jacques Monod à qui elle a tout donné.
Zbeida Saidane a reçu les insignes de la légion d'honneur en 2012, elle décède à l'âge de 73 ans à Villeurbanne.
A l'occasion de la soirée hommage qui lui est rendue le 17 mai 2019, Jean-Paul Bret s'engage à renommer le LCR (Local Commun Résidentiel) Jacques Monod en LCR Zbeida Saidane.
C'est donc en demandant où en était cette promesse que Katia Buisson formula cette surprenante et incompréhensible réponse.
Rappelons que les noms des rues et des lieux racontent une partie de l’Histoire de France. Or, les noms de femmes et d’hommes d’origine étrangère y figurent rarement.
À la demande d'Emmanuel Macron, une équipe de chercheur dirigée par Pascal Blanchard a proposé 318 noms de personnalités issues de la diversité pour baptiser des lieux publics (noms de rues, d'écoles, de gares...)
Il est légitime de décliner cette démarche nationale au niveau local avec des personnalités qui ont marqué leur quartier et leur ville, qui ont marqué des parcours, des personnalités dans lesquelles des générations ont pu se reconnaitre.
Zbeida Saidane est une de ces personnalités qui mérite d'être reconnue pour ses actions humanistes et désintéressées, ce n'est aps une boite de Pandore
Pourquoi une réponse aussi catégorique de la part de Katia Buisson?
"Je ne veux pas ouvrir la boîte de Pandore" et "on ne va pas se mettre à débaptiser tous les lieux" Katia Buisson
Le nom Zbeida Saidane n'est il pas assez français? pas assez laic? pas assez iconique?
Si Katia Buisson nouvellement élue ne connait pas l'histoire de Zbeida Saidane, l'association AMS et les villeurbannais sont disposés à la lui raconter. On ne peut pas balayer cette requête d'un revers de la main quand on connait l'histoire de Zbeida Saidane.
Les élus doivent œuvrer pour l'intérêt général indépendamment de leur ressentis ou convictions personnelles.
Le vivre ensemble auquel tous les politiciens et les acteurs associatifs appellent ne peut pas se faire si une partie de la population ne se sent pas écoutée, respectée, reconnue.
Chaque français a le droit de voir ses héros honorés au niveau national et local.
Les villeurbannais se feront un devoir pour que cette promesse soit tenue. Ils n'ont aucun doute que le maire actuel Cédric Van Styvendael fera en sorte que la promesse de son prédécesseur soit tenue.
Vidéo - Association Monod Solidaire partenaire de Mahany
Villeurbanne : Zbeida Saidane nous a quittés
« Une structure comme ça, c’est un joyau pour le quartier »
Ilham Seghrouchni - Mémoire et Dignité
